Yamatai

Yamatai

Yamatai 150 150 CarineStJacques
Caracteristiques
Boîte : Neuf
Auteur(s) : bruno cathala
marc paquien
Joueur(s) : 2 à 4 joueurs
Age : A partir de 13 ans
Editeur : Days Of Wonder (2017)
Durée : 60′
Règle : francais – anglais – allemand
Mécanisme(s) : gestion
Description

Yamatai

La reine Himiko a confié une mission prestigieuse à tous ses bâtisseurs : faire de la capitale de Yamataï la perle du royaume. À vous de prendre l’ascendant sur vos concurrents pour construire la plus belle cité en utilisant les ressources apportées par les flottes qui sillonnent l’archipel. Préparez votre stratégie, recrutez des spécialistes, et faites ce qui est nécessaire pour gagner les faveurs de la reine Himiko. Mais surveillez bien vos adversaires, car au final, seul l’un d’entre vous sera reconnu comme le plus grand bâtisseur du royaume de Yamataï !

Dans Yamataï, les joueurs s’affrontent pour remporter des points de prestige au moyen de stratégies diverses et variées. Défrichez les îles pour recruter de puissants spécialistes qui vous apporteront leur aide, ou utilisez les ressources que transportent les bateaux qui y naviguent pour construire des bâtiments et marquer l’archipel de votre style. Si vous avez l’étoffe d’un grand bâtisseur, vous pourrez même tenter d’élever des bâtiments de prestige : des palais ou des torii.

Mais vous n’êtes pas le seul à vous battre pour la gloire… Saurez-vous surpasser vos concurrents ?

Contenu

1 plateau de jeu
41 bâtiments
4 aides de jeu
6 meeples d’ordre de jeu
80 bateaux en bois
10 tuiles Flotte
28 tuiles Bâtiments
7 tuiles Montagne
34 jetons Culture
8 jetons Sanctuaire
18 tuiles Spécialiste
73 pièces de monnaie
24 pions Prestige
1 livret de règles :

https://cdn0.daysofwonder.com/yamatai/fr/img/ym_rules_fr.pdf

Avis
Le blog Gus&Co; a déposé son avis.
6/10
Yamataï. Mais pas en XXL

Yamataï est un jeu de plateau pour 2 à 4 joueurs dès 13 ans sorti chez Days of Wonder slash Asmodée en mars 2017. Co-créé par Marc Paquien, dont c’est tout le premier jeu, et Bruno Cathala (faut-il encore le présenter?). Pour des parties de 60 minutes. Environ.

De quoi ça parle?

C’est confus. Et pas très cohérent. Une sibylline histoire de construction pour obtenir les faveurs d’une reine nippone historique. Pas très convaincant.

Autrement dit, un thème collé pour un jeu dont la mécanique est mise en avant. Le thème n’est ni important, ni exploité. Le tout manque d’immersion, de cohésion. De passion, aussi, surtout.

Comment on joue?

A son tour, chaque joueur a plusieurs actions à disposition.

Commencer par prendre un jeton « flotte », qui lui permet d’obtenir un pouvoir spécial et un ou trois bateaux de couleurs spécifiques.

Puis s’il veut, il peut vendre ou acheter un bateau.

Puis il peut ensuite poser un ou plusieurs bateaux sur le plateau soit pour poser un bâtiment, soit pour obtenir des jetons « culture » présent sur le plateau.

Puis, il peut acheter un spécialiste qui lui conférera un pouvoir spécial jusqu’à la fin de la partie.

Enfin, il doit se défausser de tous ses bateaux en stock sauf un.

Voilà. C’est ensuite au prochain joueur.

Ecrit comme ça, on s’imagine que le tour d’un joueur va durer une éternité. Mais non. En réalité le tout est plutôt fluide. Surtout qu’il n’existe que deux actions obligatoires, s’emparer d’une flotte et poser ses bateaux. Le reste est optionnel, les joueurs ne le feront pas souvent.

Et comment on gagne?

Dès qu’un joueur n’a plus de bâtiments à sa disposition, qu’il n’y a plus de jetons « bâtiment » ou « spécialiste », la partie prend fin et on passe au décompte:

PV accumulés pendant la partie en posant des bâtiments,

PV présents sur les bâtiments,

PV sur les personnages,

1 PV pour 5 pièces accumulées.

Pas compliqué.

Optimisation et Interaction sont sur un bateau…

Dans Yamataï, l’interaction est très forte. Même si on ne peut pas directement s’en prendre aux autres joueurs, détruire leurs bateaux ou bâtiments par exemple, Yamataï est la quintessence du jeu opportuniste.

On obtient des PV supplémentaires si on construit adjacent à certains autres bâtiments, peut-être posés par d’autres joueurs avant. On peut construire en utilisant les bateaux présents sur le plateau, peut-être posés par d’autres joueurs avant.

Vous l’aurez compris. Il va falloir utiliser le jeu de ses voisins pour optimiser le sien. Observer pour mieux s’adapter. Donc oui, une très forte interactivité, même si plutôt froide et pas directe.

A combien y jouer?

A 4 joueurs, clairement.

Puisque Yamataï est un gros jeu opportuniste, à moins de 4 joueurs les possibilités seront moins étoffées. Le jeu ne sera moins bon pour autant, mais moins passionnant, moins tendu, moins captivant.

Mais il y a un hic. A 4 joueurs, c’est aussi là que le jeu perd en fluidité, en nervosité. A son tour, chaque joueur devra réévaluer sa tactique pour optimiser son prochain coup. Avec le risque de tomber dans l’analysis-paralysis. Ce qui ralentira la partie.

Yamataï est un pur jeu vaisselle. Pour autant qu’on le considère comme tel. Ce serait en réalité une grave erreur que de quitter la table ou aller lire de chatoyants articles sur Gus&Co; sur son portable hors de son tour. Car le plateau va tellement évoluer qu’il vaut mieux surveiller le jeu de ses voisins plutôt que de s’absenter. Où et que construisent-ils? Quelle stratégie sont-ils en train de suivre? Il y a quelque chose de Via Nebula et ses ouvertures de mines, presque un semi-coop, mais en plus incisif.

Alors, Yamataï, c’est bien?

Oui.

Sans être le jeu de l’année non plus, Yamataï offre de beaux moments de brain-burner, pour autant qu’on apprécie ce genre de jeux extrêmement tactiques.

Extrêmement tactique et peu stratégique. A part avec les personnages qui peuvent venir orienter son jeu, on ne peut pas prévoir ses prochains coups puisque le plateau subit l’attaque de constantes modifications. Un bateau est placé par-ci, un bâtiment par-là. Les joueurs devront faire preuve d’acrobatie cérébrale à chacun de leur coup.
Pour rester dans le thème nipponisant, Yamataï est l’expression ludique de l’Aikido. Utiliser la force de son adversaire contre lui. Ou pour soi-même, plutôt. Un joueur pose un élément, qui aura pour effet de déclencher une série d’événements puisque les autres s’en saisiront. « Tu viens de poser ce bateau, ce bâtiment? Parfait, ça me permettra de poser ça. » Tout est rebondissement, corrélation, action-réaction.

Mais Yamataï est un jeu chaotique, tout change à une vitesse survoltée. Il va falloir s’adapter, se montrer flexible, puisqu’à chaque tour les joueurs devront « réinventer la roue » et tout reprendre à zéro. On avait prévu une action? Elle est peut-être à présent devenue impossible ou remplacée par une autre bien plus lucrative… Et qui dit tactique et optimisation dit aussi analysis-paralysis. Un travers à éviter qui pourrait déprécier l’expérience ludique. Mais comment?

Pour les allergiques à la tactique frénétique et qui préfèrent les jeux plus posés, plus stratégiques, Yamataï ne sera pas le meilleur des choix. Imaginez Yamataï comme un sprint. Chaque tour, chaque foulée devra être optimisée. Si vous préférez un marathon, une course au long cours, préparée, jugulée, temporisée, oubliez.

Tactique. Opportunisme. Optimisation. Ca ne vous rappelle pas quelque chose? Five Tribes bien sûr. Du même auteur, enfin, de l’un des deux. Du même éditeur, aussi. Si Five Tribes se révèle encore plus tactique, encore plus… bordélique, Yamataï joue alors le rôle de grand frère. De la même famille mais moins tourmenté.

Comme très souvent dans les jeux de Bruno Cathala, c’est la fête aux pouvoirs divers et variés. Chaque tuile « flotte » est différente. Chaque spécialiste est différent. Et soyons honnêtes, les picto ne sont pas très clairs. Du coup, on passe sa partie le nez dans les règles. Mais autant ça coince dans certains jeux, plus courts, plus nerveux (ex le récent raté Adrenaline), autant dans Yamataï ce déluge d’exceptions ne dérange pas puisque le jeu dure suffisamment longtemps pour vouloir s’investir et faire preuve de patience. Et comme les tuiles « flotte » reviennent souvent, elles finiront par être reconnues. Non, au final, pas un gros souci. Pour une fois.

Ce qui déplaît le plus dans Yamataï, c’est son manque cruel d’émotions (tiens, ça me rappelle cet article). Si la mécanique fonctionne bien, le jeu est d’une froideur lisse et opaque. Pas franchement un appel à l’aventure…

Lecture culturelle

Si l’on ne devait retenir qu’un seul thème au jeu, ce serait l’opportunisme. L’opportunisme, cette attitude qui consiste à agir selon les circonstances du moment afin de les utiliser au mieux de ses intérêts et d’en tirer le meilleur parti, en faisant peu de cas des principes moraux. Selon la définition. En faisant peu de cas des principes moraux.

Autrement dit, faire tout ce qu’il faut pour arriver à ses buts. L’omelette, les œufs, tout ça.

Et la moralité, bordel? Une valeur peu valorisée dans Yamataï.

Faut-il en voir le stigmate de nos sociétés hyper-individualistes? Car tout objet culturel, et les jeux en font partie, est cristallisation physique d’un message, d’un contexte, de valeurs et de prises de position d’un (ou de deux, comme ici) auteur. D’un regard posé sur la société contemporaine.

Non.

C’est d’opportunisme dont il est question. Mais encore faut-il exploiter les autres pour s’élever. Seul, on n’arrive nulle part. Yamataï est la vitrine de l’adage qui veut que seul, on va vite, ensemble, loin.

Yamataï propose deux lectures lucides: la première, flagrante, cynique, utiliser les autres pour mieux s’élever. Ou une seconde, saine et sereine, collaborer pour (se) sublimer.

Yamataï, au final, c’est un peu l’auberge espagnole du jeu plateau. On y trouve ce qu’on y apporte. Notre vision du monde, de l’autre. Si le jeu manque de passion, de chaleur, il amène à une réflexion, essentielle. Comment est-ce que je considère ceux qui m’entourent?

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Le blog Jeux A Thème a déposé son avis.
7/10
Beau et simple, tout en étant costaud !

Dans Yamataï, vous allez devoir batir la plus belle cité pour la reine Himiko. Pour cela vous allez parcourir l’archipel et utiliser au mieux les flottes de navire du royaume.

Un matériel somptueux et conséquent (comme à l’accoutumé avec l’éditeur Days Of Wonder). La boite de jeu est pleine de matériel et les compartiments de rangement à l’intérieur très pratiques. Les illustrations sont magnifiques et les couleurs utilisées parfaites pour ajouter un « côté » soleil levant… De jolis pièces en bois : des bâtiments japonais, de jolis meeples et moult bateaux colorés (représentants des transports de bambou, de bois, de pierre, d’argile et d’or). Par contre, petit bémol, personnellement je trouve le visuel du plateau de jeu et des petites îles moyennent réussi…

La règle de jeu est, comme toujours avec Days Of Wonder, super claire et abondamment illustrée. Celle-ci se lit en à peine un quart d’heure et les explications pour vos partenaires de jeu seront à peine plus longues.

C’est un jeu quand même assez costaud et qui est, selon moi, plus proche de la catégorie « gros joueurs » que de la catégorie « famille ». Et du coup, attendez-vous à passer environ 2 heures autour de la table. Alors à 2 joueurs ou 3 joueurs cela ne pose pas de problème, par contre à 4 joueurs j’ai trouvé ça un peu long entre mes tours de jeu… En effet, le jeu souffre d’un problème de sensation de lenteur car il est difficile de planifier ses actions à l’avance sans savoir quelles tuiles flotte seront encore disponibles, quels jetons cultures seront encore sur le plateau, etc…

Sinon, côté jouabilité et intérêt stratégique, le jeu à 2 joueurs est excellent ! En fait on retrouve à peu près le même système d’ordre de tour que dans Five Tribes, et les auteurs ont eu raison de reprendre ce système car cela rend les parties de Yamataï à 2 joueurs archi-tendues! Ainsi, vaut il mieux jouer 2 fois de suite mais dans ce cas laisser son adversaire faire de même…ou bien volontairement le laisser s’intercaler entre vos 2 meeples…??? Bien malin celui qui connaît la réponse!

Un tour de jeu est assez simple finalement. On doit prendre possession d’une flotte de bateaux (un ou plusieurs bateaux transportant des ressources différentes) puis poser tout ou partie de cette flotte sur le grand plateau de jeu. La pose de vos bateaux vous permettant d’explorer et de gagner des jetons culture ou bien de bâtir des bâtiments. En fin de tour, il vous est éventuellement possible de recruter dans votre camp un spécialiste (grâce aux jetons culture récoltés précédemment).

Une des clés de votre réussite (et aussi un des points les plus intéressants de Yamataï !) passe par une bonne utilisation des spécialistes que vous allez recruter ! Il est indispensable d’en recruter rapidement….et tant qu’à faire de choisir les bons. Ou plutôt devrais-je dire de choisir ceux qui vont le mieux se compléter ! Il ne faudra pas chercher à tout prix à réaliser telle ou telle stratégie, mais plutôt, dans l’idéal, s’efforcer à utiliser le plus souvent possible les pouvoirs de vos spécialistes.

Dans mon cercle de joueurs, une partie de Yamatai se joue principalement en 2 temps. Tout d’abord dans la première partie du jeu, chacun tente de collecter un maximum de jetons culture. Ainsi chacun acquiert assez rapidement quelques spécialistes, s’offrant ainsi une palette d’actions possibles plus diversifiées pour le reste de la partie. Ensuite vient le temps de la course aux constructions de bâtiments standards et de bâtiments de prestige.

Le jeu est riche de par ses nombreuses possibilités et choix et ne souffre pas de problème de rejouabilité. En effet, à chaque partie l’emplacement différent des montagnes, des jetons culture et l’ordre d’apparition des spécialistes font que d’une partie à l’autre vous n’aurez pas de sensation de déjà vu ou de routine. Comme très souvent dans les créations ludiques où Bruno Cathala est présent, le joueur doit en permanence s’adapter à son environnement à l’instant T pour en tirer le meilleur profit possible!

Les auteurs Bruno Cathala et Marc Paquien ont réalisé un bon jeu que l’on peut qualifier, je pense, de jeu d’opportunistes et d’optimisation. De ce fait, il ne plaira pas à tous. Le mieux est donc de l’essayer avec des amis, dans un bar à jeux, une boutique ou lors d’un festival. Mon cercle de joueurs par exemple a des avis divergents, allant de « Pas mal mais pas trop mon style » à « Très plaisant ! On y rejoue quand tu veux! »… Pour ma part, je suis plus friand de jeux plus stratégiques comme Lorenzo ou Great Western (dont je vous parlerais très bientôt !!!), pour autant j’ai vraiment apprécié mes parties de Yamataï pour son ambiance nippone et pour ses mécanismes simples et fluides.

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Le blog Vindjeu a déposé son avis.
8/10
A toutes les tailles

C’est évidemment très tactique.  A son tour, on va devoir bien observer le plateau et les différentes possibilités de placement de bateaux qui s’offrent à nous afin de pouvoir construire des bâtiments les plus lucratifs.  Au début du jeu on va récolter quelques jetons culture afin d’engager quelques spécialistes qui apporteront des bonus intéressants, mais rapidement, Yamataï va devenir une course aux PVs.  Le jeu est clairement très simple : choix du ou des bateaux, placement des bateaux et récolte de ressources ou construction de bâtiment et gain de PVs.
Le plateau change souvent et il est difficile de prévoir ses actions à l’avance sauf à 2 joueuses.  Yamataï est néanmoins très plaisant.  La gestion de l’argent est un peu trop légère et pas assez tendue.  Les choix des scientifiques qui donnent des bonus permanents aux joueuses sont importants et vons orienter votre façon de jouer si vous voulez en tirer un bon bénéfice.  Ses illustrations et son matériel en bois apportent une belle touche soutenant le plaisir de jeu.  Sa simplicité en fait un jeu idéal avec des novices qui pourront découvrir les jeux modernes grâce à lui et qui le trouveront à leur taille
Vin d’jeu